Zoom sur l’action de Guy Jamet, un éducateur spécialisé investi

Mercredi 19 septembre, la reprise des activités du mercredi après-midi pour les jeunes du Handisport Rennes Club a coïncidé avec le départ à la retraite de Guy JAMET. L’occasion pour nous de revenir sur son parcours et son investissement au niveau d’Handisport en cinq questions.

 

 

  • Peux-tu nous rappeler brièvement ton parcours, et plus précisément comment tu en es arrivé à ton ancien métier d’éducateur spécialisé ? 

Après un parcours atypique au cours duquel j’ai effectué divers boulots par nécessité alimentaire, j’ai fait mes premiers pas dans l’éducation spécialisée à l’été 90, au Centre Médical Rey-Leroux de la Bouëxière, quatre mois durant. Salarié à partir de janvier 91, j’y ai fait ma formation d’éducateur spécialisé en cours d’emploi. Il m’a fallu concilier vie de famille, études et travail en internat après ma journée à l’Institut Régional du Travail Social. J’ai travaillé à plein temps pendant 15 ans à Rey Leroux en internat avant d’occuper un poste à 60 puis 75 % au Sessad* Henri Matisse (structure de l’Association Rey Leroux) et enfin à 100 % depuis octobre 2013.

*SESSAD = Service d’éducation spéciale et de soins à domicile 

 

  • Quelles missions tu assurais, en particulier celles en rapport avec le sport ? 

Le rôle de l’éducateur en Sessad est multiple. A l’école, dans le groupe classe, il aide à la socialisation en faisant reconnaître l’enfant avec sa différence, son potentiel. Il l’aide à aller à la rencontre de ses pairs et peut l’accompagner lors de sorties afin qu’il y participe plus activement. Il favorise la mise en place d’activités loisirs (culturelles, sportives) au sein du Sessad, en intégration à des activités existantes en milieu spécialisé ou ordinaire. En cours d’Education Physique et Sportive, l’éducateur avec l’enseignant particularise des exercices qui permettent au jeune en situation de handicap de constater qu’il a du potentiel, de prendre du plaisir et de ne pas se sentir exclu de son groupe classe.  

L’éducateur, auprès de la famille, contribue à l’aider à voir son enfant avec ses capacités et ses limites, à voir son aptitude aux échanges avec son entourage. Il soutient les parents en proposant un accompagnement qui les aide à devenir acteurs du projet de leur enfant.

Enfin il doit contribuer à la citoyenneté du jeune en situation de handicap. C’est un individu lambda, notre alter ego.

 

  • Peux-tu revenir sur tes débuts avec Handisport ? 

Dans les années 90, j’ai accompagné des adolescents de Rey-Leroux le mercredi après-midi à Beaulieu au tir à l’arc sur un atelier conduit par Hubert Vautier et Christiane Botherel, ainsi qu’en course fauteuil. Les cycles Béon nous avaient fabriqué deux fauteuils de compétition à cette occasion. Parti sous d’autres cieux (Cambodge), Hubert fut remplacé par Hadda Guerchouche.

Au Sessad, après avoir accompagné les jeunes sur l’activité équestre au manège de Rey-Leroux avec ma collègue Educatrice de Jeunes Enfants, au retour d’Hubert en Bretagne, j’ai amené des enfants du Sessad au Centre d’Initiation Sportive Handisport. Ce furent de chaleureuses retrouvailles avec lui. Lui succédèrent Geneviève Collin (de la ville de Rennes), Marie Béchu et enfin Floriane Hellio, souvent épaulées par Arnaud Le Calvez. Toutes investies sans faille dans le plus bel esprit auprès de nos jeunes espoirs dont certains font un parcours remarquable en compétition, Noelig Raimbault (Tennis de table) et Esteban Henriot pour ne pas les nommer, le second étant un des meilleurs joueurs de l’équipe de France Handibasket.

 

  • Pourquoi avoir voulu t’investir au niveau d’Handisport ? 

J’ai toujours aimé le sport, j’ai pratiqué le football en club pendant 26 ans, fait de la gymnastique, du volley-ball, de la planche à voile en loisir et de la course à pieds après la saison de foot. Je cours toujours le dimanche et même le mercredi matin depuis quelques semaines.

Le sport, qu’on soit valide ou non, donne de la confiance en soi, c’est un vecteur de socialisation. En effet, on apprend à respecter les autres, à les aider, à prendre confiance en eux, à les valoriser. Il favorise le sentiment d’appartenance au groupe dans un esprit solidaire. Et tout cela dans la bonne humeur, sans oublier que c’est un jeu et pas la guerre. On le pratique pour passer un bon moment et gare à ne pas tomber dans le piège de l’élitisme qu’insidieusement la presse pourrait faire miroiter à l’esprit des plus jeunes.  

 

  • Pour finir, tu peux nous donner ton plus beau souvenir ? 

Il est très difficile de répondre à cette question, tant les bons moments ont été nombreux. Je dirai que le sourire des jeunes et leur satisfaction à l’entraînement comme en compétition est ce qui me vient à l’esprit. On est tellement heureux de les voir épanouis dans ces moments-là.

 

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